Chez Sodexo, l’alignement entre promesse et action nourrit l’engagement des équipes.
Comment définissez-vous l’engagement dans une entreprise comme Sodexo ?
L’engagement est au cœur de notre performance. Nous avons 423 000 collaborateurs dans le monde, en contact direct avec 80 millions de consommateurs. Ce sont eux qui portent la qualité de service. Un collaborateur engagé est plus motivé, plus fidèle, plus efficace. Nous le mesurons tous les deux ans via une enquête mondiale. Elle évalue le bien-être, l’évolution, la sécurité, l’appartenance. Notre dernier score s’élève à 80 %. C’est un très bon résultat dans le secteur des services. Et surtout, c’est un levier : plus l’engagement est élevé, plus les collaborateurs restent.
Qu’est-ce qui nourrit cet engagement au quotidien ?
Le collectif est central. Vivre des choses ensemble, dans des lieux pensés pour la rencontre, favorise l’attachement. Le télétravail a mis en lumière la solitude : 25 % des collaborateurs qui y ont recours régulièrement se sentent isolés. Pour nous, le bureau doit redevenir un lieu choisi. La restauration est un levier clé : elle crée du lien informel, fait tomber les barrières hiérarchiques. Les services d’hospitalité – conciergerie, aide à la vie quotidienne, ateliers – allègent la charge mentale. Un salarié gagne en moyenne 3,2 heures par semaine grâce à ces services. Ce n’est pas accessoire, c’est structurant.
Pourquoi dites-vous que la cohérence est un moteur de fierté pour vos équipes ?
Parce qu’elle est tangible. Notre cœur de métier, c’est l’alimentation. Et dans le monde d’aujourd’hui, ce n’est pas tenable de constater que 800 millions de personnes souffrent de la faim alors qu’un tiers de la nourriture produite est gaspillée. Je voudrais vous mentionner deux actions emblématiques dont nos équipes sont particulièrement fières. Stop Hunger, une fondation créée il y a 30 ans et présente dans 58 pays, travaille avec plus de 300 ONG pour lutter contre la faim et soutenir l’autonomisation des femmes. En 2024, 9 000 de nos collaborateurs se sont mobilisés pour soutenir Stop Hunger en donnant une journée de leur temps. WasteWatch, notre programme de lutte contre le gaspillage alimentaire, de son côté, nous a permis de réduire de 41 % le gaspillage alimentaire depuis 2017. Ce sont des engagements concrets, alignés avec notre mission. Et quand on donne aux collaborateurs les moyens d’agir, ils sont plus fiers, plus impliqués. Ce que nous disent ceux qui nous rejoignent, c’est très clair : ici, chez Sodexo, s’occuper des personnes, c’est réel. Ce n’est pas une façade.
Quel est le portrait-robot d’un collaborateur engagé chez vous ?
C’est quelqu’un qui parle positivement de l’entreprise, qui se projette dans son avenir professionnel ici, et qui montre de l’enthousiasme face aux défis. Ce sont les trois indicateurs que nous retenons. Et ils se vérifient dans nos observations : un salarié engagé reste plus longtemps, délivre mieux, et embarque les autres. C’est une dynamique collective, pas individuelle. D’où l’importance de créer un environnement où chacun peut s’exprimer, évoluer, et contribuer à quelque chose qui le dépasse.
Comment abordez-vous la question de la mixité ?
La mixité est une réalité structurelle pour nous. Nous avons 423 000 collaborateurs dans 45 pays. La diversité générationnelle, culturelle, sociale, s’impose à nous. Et ce que nous montrent nos enquêtes, c’est que les équipes diverses sont un facteur d’engagement et de performance. Il ne s’agit pas de forcer un modèle, mais de refléter ce que nous sommes déjà : un collectif mondial, multiforme, riche de ses différences. L’entreprise doit incarner cette réalité. Cela demande du bon sens, de l’attention, et une culture managériale ouverte à cette richesse.
La vision du bureau a évolué. Quel est son rôle aujourd’hui ?
On l’a bien vu après la COVID : le retour au bureau ne se décrète pas. Il faut que ce soit une destination choisie. Le bureau doit être un lieu de lien, de sociabilité, de créativité. Ce que nous observons chez nos clients comme chez nous : on revient au travail pour retrouver ses collègues. Dans notre étude, 42 % des collaborateurs disent que c’est leur première motivation. Pour cela, il faut que les espaces soient co-construits, en lien avec les usages, les valeurs, les rythmes de chacun. C’est une question de performance, mais aussi de bien-être.